COP21 : DESMOND TUTU PRÉVIENT QU’UN ÉCHEC DE CELLE-CI PROVOQUERAIT DE GRAVES « CRISES ECONOMIQUES ET MIGRATOIRES »

L’archevêque sud-africain et prix Nobel de la Paix Desmond Tutu a prévenu dimanche les dirigeants internationaux des graves risques de « crises économiques et migratoires » en cas d’échec de la conférence de Paris sur le climat, qui s’ouvre ce lundi.

« Echouer à prendre le taureau par les cornes enverra un message direct de mépris aux nations et aux peuples plus pauvres, qui ne peuvent assumer les coûts afin de réduire l’impact de la hausse des températures », a estimé l’icône anti-apartheid dans un communiqué, à la veille d’un sommet historique réunissant 150 chefs d’Etat et de gouvernement au Bourget (nord de Paris) qui doit lancer officiellement la 21e conférence de l’Organisation des Nations unies (Onu) sur les changements climatiques (COP21).
Et M. Tutu d’ajouter que « cela va provoquer des crises économiques et migratoires sans précédent, en aggravant de façon dramatique l’insécurité mondiale ». « Le temps de l’incompréhension face aux conséquences humaines et environnementales désastreuses du consumérisme sauvage et de l’égoïsme est terminé. Nos dirigeants ne peuvent plus dire qu’ils ne savaient pas. S’ils ne passent pas à l’action, ils diront très clairement qu’ils s’en fichent », a souligné le prix Nobel de la paix de 1984.
Les 195 pays participants à la Conférence doivent sceller le 11 décembre un accord mondial pour limiter le réchauffement à 2°C par rapport à l’ère pré-industrielle. Selon les scientifiques, une hausse de la température au-delà de cette limite entraînerait une aggravation des dérèglements déjà constatés (montée des eaux, fonte des glaciers, disparition d’espèces…). « La COP21 ne parle pas que du temps, c’est une occasion unique pour les dirigeants du monde de s’attaquer aux inégalités mondiales », a expliqué Mgr Tutu, 84 ans, infatigable figure de la lutte contre l’apartheid qui représente la conscience morale de l’Afrique du Sud. Sinon, « cela voudra simplement dire que les droits de certains membres de la famille humaine sont plus importants que d’autres ».
Evoquant une « mince fenêtre de tir » qui s’ouvre à Paris, le prélat anglican a estimé que « tout ce qui est moins qu’un traité contraignant juridiquement sur les émissions de carbone condamnera nos enfants à hériter d’un monde défiguré et une famille humaine brisée ».

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