Marut Jeau Claude, expose sa solution politique du conflit casamançais au CESTI

Jean Claude MARUT chercheur
Analyse géopolitique d'un conflit, l'exemple casamançais, c'est le
thème d'un exposé présenté ce vendredi 22 Février au CESTI par le
chercheur français Jean Claude Marut, chercheur au CNRS et au Centre
d'Études d'Afrique noire (CEAN) de Bordeaux et auteur du livre :
"Casamance. Ce que disent les armes", publié à Paris, aux Éditions
Karthala, en 2010.
Ce livre a d'ailleurs fait l'objet d'une censure au Sénégal par
Abdoulaye Wade, la même année. Pour faire part de ses écrits et son
point de vue sur ce conflit au Sénégal, Mr Marut a choisi la case
foyer du CESTI pour faire l'exposé de l'analyse qu'il fait de la crise
casamançaise.

Le Processus de paix en Casamance pour lui est freiné par des
divisions entre membres du maquis et entre le maquis, ses
réprésentants , l'Etat du Sénégal et ses négociateurs intérieurs comme
extérieurs. Il y a d'autres contraintes à trouver révèle-t-il. Il y a
un an, Macky Sall annonçait dès son magistère, son projet de
règlement du conflit, réunissant tous les acteurs, avec un recours à
la communauté extérieure. Un principe accepté par toutes les branches
du Mfdc. Ainsi Sant Egidio une ONG oeuvrant dans le développement à
Rome qui s'intéresse aux situations de conflits avec succès d'ailleurs
au Mozambique et mais aussi un échec en Algérie fut saisi par Macky
Sall comme partie extérieure à mener des nogociations. Rappelons que
les Mon sieurs Casamance du régime wadien n'ont rien apporté de
concret au conflit. Cela résulte du règlement économique d'un conflit
au soubassements politiques.

L' autre atout dit-il c'est que Sant EGIDIO ce n'est pas un autre Etat
en ingérence, mais une ONG basée à Rome (Italie) et que les
négociations se passent à Rome et non sur le territoire Sénégal. Mais
certains parmi les rebelles en chefs poursuit-il, voyaient que ces
initiatives du nouveau président mèneraient au doute. Il y a eu
d'ailleurs une augmention du nombre d'intermédiaires comme Yaya
Diaméh, président gambien, il y a aussi celui mandaté par Macky Sall
tel que Sant Egidio qui a rencontré Salif Sadio, seul adversaire de
l'Etat Sénégal qui depuis Abdoulaye Wade est celui avec qui négocie
l'Etat sénégalais. Il y a eu une première rencontre entre les
protagonistes, source de blocage avec les autres groupes frustrés du
maquis et se sentant exclus, voilà que naissait une recrudescence des
violences par exemple à Kaffountin.
Autre réaction des frustrés il se forme un nouveau regroupement
derrière César Atout Badiate au nord Ouest, et aussi se forme le
groupe de Paul Kassim, troisième réaction préalable tel que les
assises du MFDC ce que Saliou Sadio n'aime parc ce qu'il juge cela
comme une trahison de la cause du maquis dont il se prend comme le
seul chef rebelle. Cette levée de bouclier est assez révélatrice sur
les division dans le maquis et le. Le canal de Yahya Diameh intéresse
Saliou Sadio pour faire de ce pays sa base arrière et Y DIameh a
besoin des hommes de Salif Sadio, Macky l'a appelé pour libérer les
détenus

Mr Marut renseigne que Robert Sagnan disposant de moyens de l'Etat
pour unifier le MFDC a constitué un groupe de réflexion casamançais
avec l'aide des chefs religieux, le Cardinal Théodore Adrian Sarr, l'
imam de Bignona, des chefs religieux traditionnels, ceci finit aussi
par susciter des contestations et Robert Sagna est vu comme le bras
caché de l"Etat du Sénégal. Un autre levier inclus dans le processus,
c'est la Guinée Bissau avec le Général Antonio Ndiaye de G Bissau qui
comme Robert Sagna avait une mission de réunir avec une ONG Bissau G
le maquis autour de A Badiate, ce qui a abouti finalement, mais c'est
devenu plus compliqué ensuite. Ainsi d'une situation donnée ou d'un
seul intermédiaire au départ, on en ait arrivé à une multiplicité
d'intercesseurs ou d'intermédiaires. Pourtant Robert Sagna et Sant
Egidio note le conférencier, ne se sont jamais rencontres, d'ailleurs
chacun y est allé de son côté.
Les observateurs ont justement relevé dit le conférencier du jour que
la Gambie, intervenant dans le processus, n'est pas un bon
intermédiaire avec des pratiques discutables et discutées sur son
territoire voisin du Sénégal. Tout ceci finit par mener à ces nouveaux
blocages du processus. Est-ce là une maladresse de l'Etat du Sénégal
ou c'est fait à dessein? C'est là la grande question, il faut noter
que tout mène à Salif Sadio, ce qui est logique. Selon Marut Robert
Sagna est au centre du jeu au vu du schéma présenté, des indices
révélateurs montrent les objectifs des rebelles avec unité du maquis
sans Salif Sadio, ce qu'il ne veut pas avec seulement un tiers des
rebelles Une modification des rapports de forces Macky Sall propose un
triptyque DRR (Désarmement Réinsertion Renforcement) des réponses
économiques pour satisfaire des visées politiques il y a plusieurs
racines mais les raisons de ce conflits sont des raisons politiques.

Pour invoquer l'histoire sur les origines du conflit, Marut dira que
le point de départ "c'était des conflits locaux dans le pays, non
réglés depuis 1970 par l'Etat, débouchant à une quête des ressources,
où l'offre diminuait par rapport à la demande et dans la verte
Casamance les débouchées s'étaient taris et les jeunes à la recherches
d'emploi ou d'activités face à la conjoncture au Sénégal dans les
année 70 étaient en concurrence à la recherche de ressources dans des
localité prospères comme à Ziguinchor, déclenchant l'implosion. Les
aloctones refusèrent l'envahissement et rejettent tout ce nouveau
monde et l'émergence de sentiments identités avec comme supports, le
Casasport porteur de cette charge identitaire et un rejet aussi du
Parti Socialiste politiquement et de ses représentants, incapables sur
le plan national de satisfaire la demande sociale.

A cela s'ajoute un soutien de la Casamance au PDS parti opposant au
régime socialiste, qui profite de cette situation précaire pour
s'approprier de cette revendication sociale. Sauf que Abdoulaye Wade
et compagnie n'ont pas tout pris dans l'espace et les parties laissées
mènent à la naissance du MFDC.
Avec ce vide politique l'offre indépendantiste nationaliste et
populiste répond à la demande avec l'Abbée Diamakoun Senghor et des
récupérateurs avec Mamadou Krouma Sané qui instrumentalise le conflit
et qui prend le MLC parti régionaliste casamancais en 1970 nait alors
le MFDC en 1982 la répréhension de la marche du MFDC frustre plus les
manifestants.
Cela mena ainsi à leur radicalisation faute de choix avaient-ils
avancé. En plus des conflits avec les pays limitrophes en décembre
1983 comme la Gambie et la Guinée Bissau, la réprimande des
manifestants devient le point de départ de la rébellion et un fuite en
avant vers le conflit avec une faiblesse politique du Mouvement, qui a
préféré la violence face à l'ETat en lieu et place de la négociation.
Ce conflit violent devient de plus en plus complexe avec des rivalités
avec la Guinée Bissau, avec la Gambie qui a été marquée par
l'avènement de Sénégambie; des antagonismes utilisé par le Mouvement
irrédentiste et voici que surviennent un enchevêtrement de rivalités
et du fait que le Pds avec des cadres du MFDC a contribué a favoriser
le problème. Mais précise Marut, le PDS s'est toujours opposé au
conflit sans ambiguïté. Même politique A Wade a tiré profit de la
contestation sociale des premières lueurs de cette crise. Et durant le
début de son magistère Wade avait avancé cent jours pour régler ce
conflit, ce qu'il a oublié c'est que le conflit s'est édulcoré au fil
des années.

Pour revenir sur les débuts de la crise Marut rappelle à nouveau que
c'était d'abord un conflit nationaliste et ethnique pour la Casamance
et un conflit nationaliste et légaliste pour l'Etat du Sénégal qui
veut conserver son territoire national sans dissension. Ce qui veut
dire que c'était juste des conflits initiaux normaux, comme ceux qui
se passent dans les familles faisant partie de la vie courante, et
donc qui pouvaient être résolus dès le débuts des hostilités. Sauf que
ce qui est mis en cause par les deux partis c'est l'absence d'espace
publics, de débat et de discutions au départ pour très vite mettre fin
à ces petites rivalités. Puis que, rappelle le conférencier, la nature
a horreur du vide; le vide laissé par le régime Socialiste finit par
bénéficier au PDS d' Abdoulaye Wade et au MFDC du point de vue même
des populations qui au départ voyaient le MFDC comme un tremplin pour
livrer leurs humeurs face à l'envahisseur venu partagé leur économie
locale, leurs terres etc. Ce montre que ce conflit n'est que
politique depuis le premier jour.

Conclusion, Il faut alors des réponses politiques dans la logique de
l'analyse il y a deux pistes à explorer selon Mr Marut comme
d'ailleurs conditions posées par les indépendantistes radicaux:
1- Reconnaître que le MFDC existe comme une rébellion et qu'il est là
avec ses convictions politiques jamais reconnues par l'Etat du reste,
qu'il faut peut être passer cette reconnaissance pour d'abord pouvoir
commencer les négociations.
2- Poser le débat public sur quel type de société faut-il pour la Casamance?
3- Quel types d'institutions faut faire intervenir dans les pourparlers ?
Poursuivant son intervention, Jean Claud Marut renseigne que L'Etat
sénégalais disait ''Laissez nous faire" et pourtant rien n'est réglé
jusque là au alors qu'il y a un espace de discutions qui existent
A la question sur l'internationalisation du conflit ? le conférencier
répond que Sant Egidio Une ONG pour éviter d'internationaliser le
conflit qui n'est pas du Vaticcan composé de laïc et catholique mais
pas au nom du Vatican.
Macky Sall constate le chercheur français, marche sur les mêmes pas
que es prédécesseurs Senghor Diouf et Wade. Salif Sadio et son groupe
veulent l'indépendance ou rien dans leur discourt mais ceux qui ne
prennent les armes ne disent pas la même chose à l'exception Jean
Marie Biagui qui inscrit le MFDC dans le landerneau politique
Sénégalais.
Le chef de la Direction de l’information et des relations publiques
des armées (DIRPA), le colonel Abou Thiam, a qualifié le conflit en
Casamance de "fratricide". C'est un conflit que l'armée sénégalaise
aborde avec "beaucoup d’humilité certes, mais aussi avec beaucoup de
peine, car c’est un conflit qui se passe au Sénégal et qui oppose des
Sénégalais", a affirmé le colonel Thiam lors de la conférence. "Nous
[serons] les seuls responsables et les seuls bénéficiaires'' de ce
développement, s'il se concrétise, a poursuivi l'officier militaire.
La Casamance (constituée des régions de Kolda, Sédhiou et Ziguinchor)
est le théâtre d’un conflit armé depuis 1982. Les indépendantistes du
MFDC s’affrontent souvent avec l’Armée sénégalaise.

Le conflit a fait plusieurs morts chez les militaires, les rebelles et
parmi les populations civiles. Il freine le développement économique
de la zone, qui a d’énormes potentialités touristiques et agricoles
surtout
Dans les intervention beaucoup de questions ont été soulevées par les
"cestiens" telque l'internationalisation de ce conflit, le rôle de la
France, l'avenir du Mfdc, les raisons cachées de ce conflit, qui
combat et pour combat-on, les connivences entre les radicalistes et la
Gambie et la Guinée Bissau entre autres interrogation.
Pour régler un conflit dira tout simplement J C Marut, il faut
l'attaquer à la racine, ce qui veut dire qu'il faut aller au fonds des
origines du conflits; autrement dit voir l'aspect politique de la
chose; car ce conflit n'est rien d'autre qu'un conflit politique
depuis le départ et que l'Eat du Sénégal, selon lui, veut régler avec
des solutions économiques. Conséquence toute la procédure depuis le
départ tarde à solutionner cette crise casamançaise qui dure depuis
plus de trente ans déjà.

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