Arrestation de Blé GOUDE : Voici pourquoi Soro préfère faire face à la justice


« J’ai moi-même été arrêté à cinq reprises dans mon pays pendant mes années de militantisme estudiantin. Toutefois, je peux vous dire que je préférerais la prison dans mon pays où je pourrais faire face à la justice qu’une vie de fugitif».
C’est en ces termes que le Président de l’Assemblée nationale de Côte d’Ivoire, M. Guillaume Kigbafori Soro a commenté l’arrestation le 17 janvier 2013 au Ghana de Charles Blé Goudé. Pour le Patron des députés ivoiriens, on n'est mieux que chez soi. C’est la raison pour laquelle lors de ses tournées de sensibilisation à la paix et à la réconciliation, il n’a eu de cesse de rappeler aux Ivoiriens qui se trouvent en exil, de regagner la Côte d’Ivoire. Le 13 décembre 2012, lorsqu’il échangeait avec la diaspora ivoirienne à New York, Guillaume Soro rappelait : « Ceux qui sont en exil, qu’ils rentrent au pays. Il y a de grands noms d’exilés qui sont rentrés au pays ». Le 15 décembre 2012, dans la région de la Bagoué au Nord de la Côte d’Ivoire, il a également invité les exilés à faire de même. « Revenez dans la maison », leur a-t-il dit. Et puis, l’ancien Président Laurent Gbagbo qui s’était exilé en France plus d’une décennie a fini par rentrer au bercail pour briguer la magistrature suprême.

Or la vie de l’exilé s’apparente à celle d’un fugitif, obsédé par l’idée d’être démasqué et arrêté à tout moment. Ailleurs en Afrique, l’ancien Président tchadien Hussein Habré exilé au Sénégal a le cœur qui bat au rythme des changements de régimes et des réunions de la Cedeao. Dans le monde, Ben Laden, après les attentats du 11 septembre 2001 aux États Unis a mené une vie de cavale dans les grottes de Tora Bora en Afghanistan avant d’être abattu par l’armée américaine en 2012 au Pakistan. Pour Guillaume Soro, aucun de ses concitoyens ne devrait choisir de mener une telle vie d´incertitude permanente.



Bien entendu, la réconciliation et le développement présupposent la vérité et la justice. C’est le sens de son appel en direction de l’ex-leader de la galaxie patriotique à faire face à la justice, avec dignité. Si la Justice arrive à la conclusion que M. Charles Blé Goudé n’est coupable de rien, il ressortira libre, avec la jouissance totale de ses droits civiques et politiques. Certes de sérieux chefs d’accusations pèsent sur la tête de cet ancien séide de Laurent Gbagbo. À savoir : atteinte à la sûreté de l’État, crimes de guerre, vols aggravés, détournements de deniers publics, direction et participation à des actes de violences commis par des milices. Mais rien ne présume que les faits qui lui sont reprochés seront confirmés par un tribunal. L’illustration la plus parfaite de ce qu'un accusé n'est pas forcément un coupable est celle du congolais Mathieu Ngudjolo Chui. Cet ancien chef de guerre détenu par la Cour pénale internationale sous l'accusation de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité, a été relaxé le 18 décembre 2012 pour manque de preuves et de témoignages concordants. L'arrestation du jeudi 17 janvier 2013 constitue donc pour Blé Goudé l'occasion de démontrer son innocence.

En Afrique du Sud, Nelson Mandela a préféré la prison à l’exil durant les années de lutte contre l’apartheid. Laurent Gbagbo, lors de sa première comparution, le 05 décembre 2011 à la Cour pénale internationale, a clairement indiqué aux juges de la Haye qu’il ira jusqu’au bout pour qu’éclate la vérité sur les évènements de la crise postélectorale en Côte d’Ivoire. Au-delà de tout, c’est la libération psychologique que l’on recouvre lorsqu'on a la possibilité de dire sa part de vérité qui est important.



Source BAMBA Soualo
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