Des organisations non gouvernementales (ONG) dont la Fédération internationale des ligues des droits de l’homme (FIDH) ont appelé jeudi à une "solution négociée" à la crise malienne pour éviter une implosion du pays.

Un groupe de militaires a renversé le 22 mars dernier le pouvoir du président démocratiquement élu Amadou Toumani Touré, à un peu plus d’un mois de l’élection présidentielle (29 avril prochain).
Depuis, les rebelles touareg du Mouvement national pour la libération de l’Azawad (MNLA) et du groupe islamiste fondamentaliste Ançar Dine, ont accentué la pression, menaçant désormais ‘’plusieurs villes importantes du Nord, dont la ville de Kidal’’. La FIDH, l’Association malienne des droits de l’homme (AMDH) et l’Union interafricaine des droits de l’homme (UIDH) se disent ‘’préoccupées’’ par cette situation et ‘’en particulier par l’échec’’ jeudi de la mission des chefs d’États de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO).
Une délégation de six présidents de cette communauté qui devait ‘’prendre contact avec toutes les parties prenantes en vue d’engager un dialogue fructueux pour la restauration de la paix dans le pays", a en effet décidé de ne pas atterrir à Bamako en raison d’une manifestation pro-junte sur le tarmac de l’aéroport.

Les organisations se disent d’autant plus inquiètes que ‘’les risques d’extension et de multiplication des conflits se précisent’’.
Elles ‘’appellent à la libération des personnes détenues arbitrairement et au rétablissement rapide de la légalité constitutionnelle par une solution négociée et permettant, dans les meilleurs délais, la tenue d’élections crédibles et transparentes’’.
‘’Ceci est un appel à la raison et à l’aide pour le Mali. Il faut que tous les acteurs de cette crise soient conscients qu’il faut trouver une réponse politique adéquate très rapidement pour éviter de voir le pays exploser et des violations des droits de l’Homme être perpétrées à grande échelle’’, a déclaré Souhayr Belhassen, présidente de la FIDH.

Ainsi, pour Moctar Mariko, président de l’AMDH, ‘’la médiation de la CEDEAO doit (…) réussir pour permettre de rétablir la paix et la légalité constitutionnelle’’.‘’Les périls que doit affronter aujourd’hui le Mali ne laissent pas beaucoup de choix : il faut que l’armée rentre dans les casernes et que s’ouvre une transition politique rapide par l’établissement d’un gouvernement civil qui sera chargé, avec l’aide de la communauté internationale, de rétablir la légalité constitutionnelle, la sécurité dans le pays et d’organiser rapidement des élections’’, a déclaré pour sa part Me Sidiki Kaba, président d’honneur de la FIDH.

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