Angela Merkel demande pardon pour les crimes racistes commis en Allemagne


Mme Angela Merkel  Chancelière allemande 

                                                    


La chancelière allemande, Angela Merkel, a demandé "pardon" jeudi aux familles des victimes d'une série de crimes néo-nazis survenus en Allemagne entre 2000 et 2007, lors d'une journée de commémoration nationale..."Je demande pardon aux parents des victimes qui avaient été soupçonnés à tort", d'être impliqués dans ces crimes, a déclaré solennellement la chancelière, toute de noir vêtue, devant 1 200 invités, des députés, hauts représentants de l'Etat allemand, familles de victimes, réunis pour une cérémonie d'hommage dans l'une des grands salles de concert de Berlin, le Konzerthaus. Ces meurtres sont "un attentat contre notre pays", une "honte pour notre pays", a martelé la chancelière dans la salle maintenue dans la pénombre, affirmant que cela "ne devait plus jamais se reproduire".

Une minute de silence doit être respectée à midi à travers le pays, en mémoire des 10 personnes tuées dans différentes régions du pays entre 2000 et 2007, dont huit Turcs, un Grec et une policière allemande.

En novembre dernier, l'Allemagne avait été choquée en découvrant qu'une cellule néo-nazie était à l'origine de cette série de crimes racistes, en partie élucidée, après la mort de deux des trois principaux suspects, Uwe Mundlos, 38 ans, et Uwe Böhnhardt, 34 ans. Leur complice, Beate Zschäpe, s'était ensuite livrée à la police.

Mme Merkel a commencé son allocution en égrenant le nom des victimes devant 12 bougies blanches (dix pour les victimes de la cellule néo-nazie, la onzième pour toutes les victimes de crimes racistes non élucidés et la douzième symbolisant l'espoir d'un avenir meilleur).

Ponctuée par différents morceaux de musique, la cérémonie s'est achevée par le témoignage poignant de Semiya Semisek, 25 ans, dont le père turc fut la première victime du trio meurtrier en septembre 2000. "Pendant onze ans, nous n'avons pas pu dire que nous étions des victimes", a constaté la jeune fille qui avait 14 ans au moment des faits. Elle a rappelé que ses proches avaient été soupçonnés d'implication dans le crime, durant l'enquête, et que son père avait été suspecté d'être un vendeur de drogue.

Critiqués dans la presse, les renseignements intérieurs avaient reconnu des erreurs dans l'enquête, qui aura duré onze ans à partir du premier crime avant que fussent identifiés les auteurs présumés.

Source LEMONDE.FR avec AFP |

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