Environ 300.000 Dakarois occupent les abords d’un canal menacé d’explosion


 
 Environ 300.000 habitants de Dakar sont sous la menace de l’explosion d’un canal d’évacuation d’eaux usées qui peut faire autant de victimes, a annoncé jeudi le directeur de la protection civile, Mar Lô.
‘’Aujourd’hui, s’il y a une explosion sur ce collecteur dû à l’hydrogène sulfureux (H2s), un gaz mortel au bout d’une minute d’inhalation, la catastrophe qu’on imagine pourrait toucher environ 300.000 personnes’’, a dit M. Lô lors d’une visite de presse organisée sur le site.
Selon lui, ‘’il y a un risque d’exposition sur ce collecteur – un canal d’évacuation d’eaux usées’’.
En cas d’explosion, ‘’il peut se produire des inondations, non pas à cause de la pluie, mais à cause des eaux usées qui vont se répandre sur une superficie d’environ 2.200 hectares’’, a indiqué le directeur de la protection civile.
‘’A cela s’ajoutent des risques de contamination de la nappe phréatique. Et tous ces immeubles se trouvant sur l’axe du collecteur vont s’effondrer’’, selon Mar Lô qui précisé que ‘’51 villas et édifices’’ des quartiers HLM 4, HLM 5, Bopp, Ouagou Niayes et Niary Tally, dans la proche banlieue de Dakar, sont construites sur ce canal.
‘’Sans nous tromper, nous pouvons dire aujourd’hui que le plus grand risque de catastrophe auquel les Dakarois sont exposés se trouve sur ce collecteur. Il est très âgé et affecté à plusieurs endroits’’, a signalé Mar Lô.
En cas d’accident ‘’c’est pratiquement une bonne partie de la population dakaroise, des quartiers qu’il traverse, qui sera exposée’’, a-t-il encore expliqué aux journalistes, en présence du préfet de Dakar, Ibrahima Sakho, des responsables de l’Office national de l’assainissement du Sénégal (ONAS), du Service d’hygiène et du ministère de l’Environnement et de la Protection de la nature.
‘’Sous une profondeur variant, par endroits, de cinq à 13 mètres, le collecteur est long d’un peu moins de huit kilomètres. Il a un diamètre qui varie entre 300 millimètres et un mètre 80’’, a indiqué le directeur de l’exploitation de l’ONAS, Ousmane Camara. Selon lui, ce collecteur était conçu pour une durée de vie de 30 ans, mais en a 70 aujourd’hui.
‘’Malheureusement, a-t-il poursuivi, les quartiers des HLM 4, HLM 5, Bopp, Ouagou Niayes et Tally Niary ont fini d’occuper une bonne partie des abords du canal. Soit 51 villas et édifices allant des HLM à Niary Tally.’’
‘’Aujourd’hui, il se pose un risque réel de santé pour ces populations compte-tenu de la vétusté du collecteur qui peut éclater à tout moment’’, a ajouté M. Camara.
‘’Au delà des risques d’inondation, il y a des risques liés aux émanations chimiques qui polluent l’atmosphère’’, a-t-il souligné.
Pour le directeur de la protection civile, le gouvernement est en train de chercher des ‘’solutions radicales’’ avec les populations riveraines. ‘’Des solutions à moyen et long termes pour sauvegarder la vie des personnes qui habitent sur les environs [du canal]’’, a dit Mar Lô.
Lors de la visite de presse, les autorités ont échangé avec des populations de la commune d’arrondissement des HLM pour les sensibiliser sur ce danger. Selon elles, le déguerpissement des habitants de ces quartiers n’est pas à exclure.
                                                                                                                                            (SourceAPS)

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