Pour défier l’opposition et le peuple Wade menace d’organiser des élections: dans 40 jours

Comme s’il avait peur de s’enfermer dans son palais et de s’adresser au peuple, le chef de l’Etat a choisi hier une tente remplie de militants du Pds pour parler aux Sénégalais.Une adresse qu’il savait urgente et nécessaire.Mais, en lieu et place d’une réponse aux interrogations du peuple, Me Wade a choisi de le défier en maintenant sa candidature et en proposant des élections anticipées dans 40 jours.

C’est dans une tente aux couleurs du Pds, dressée dans l’enceinte de l’hôtel des Almadies, que le chef de l’Etat s’est adressé hier aux Sénégalais. Après avoir écouté plus d’une vingtaine d’orateurs triés sur le volet, et tous acquis à sa cause, Me Wade a lu un long discours qu’il avait préparé d’avance. Comme il le fait aux occasions solennelles. A la seule différence que cette fois, il était attendu après les évènements des 23 et 27 juin qui ont failli emporter son régime. Il fera quelques précisions avant d’attaquer son sujet favori : l’opposition.‘Je continuerai à tenir le gouvernail de ce pays contre vents et marées jusqu’aux élections’, lance-t-il à ceux qui réclament sa démission. ‘L’opposition a fait le tour des chefs religieux et de certains diplomates pour demander le retrait de ma candidature. Partout où ils ont été, on leur a opposé un refus catégorique’, affirme Me Wade qui déclare qu’il est hors de question pour lui de retirer sans candidature.‘Personne ne m’a jamais entendu dire que je ne serai pas candidat’, poursuit-il avant d’ajouter sur un ton railleur : ‘la vérité est que ceux qui sont en face, n’ont pas de candidat pour m’affronter. Ils ne veulent pas que j’entre dans l’arène, mais c’est peine perdue. J’y serai s’il plaît à Dieu’.Et comme pour narguer l’opposition, il pose une interrogation reprise comme un refrain : ‘Qui a peur des élections ?’. Ses militants répondent : ‘L’opposition !’.
Me Wade sans doute revigoré par ses militants, défie tous ceux qui demandent le retrait de sa candidature.‘Si l’opposition est pressée et croit qu’elle est majoritaire dans ce pays, je peux organiser une élection présidentielle anticipée.La constitution me donne le pouvoir d’organiser une élection entre un délai de 40 jours au minimum et 60 jours maximum’, menace Me Wade sous les applaudissements des libéraux. ‘Ceux qui veulent le pouvoir tout de suite doivent y trouver leur compte. En tous cas, je suis à l’écoute’.
Ces menaces faites, Wade promet par ailleurs de respecter le verdict des urnes au soir du 26 février. ‘Si à l’issue d’une élection le peuple décide de confier le pouvoir à quelqu’un d’autre, je féliciterai le vainqueur. Mais je crois que le vainqueur ne sera personne d’autre que moi. ’
Comme pour démentir le projet de dévolution monarchique, Me Wade martèle qu’il n’a jamais ‘envisagé un autre mode de dévolution du pouvoir en dehors des urnes. J’exclus totalement de mes préoccupations la dévolution monarchique. C’est tout simplement de la médisance.’
Profitant toujours de l’occasion, le chef de l’Etat suggère à l’opposition de protester contre le découpage administratif ‘en usant des voies de recours qui existent et non en essayant de se rendre justice soi-même.’ Wade promet de rencontrer les missions diplomatiques pour leur ‘prouver que le découpage n’a aucune incidence sur le processus électoral.’
Au sujet du dialogue politique, le chef de l’Etat souligne qu’il est prêt à dialoguer sur tous les sujets, ‘pourvu que cela soit dans le cadre républicain’.Il se dit même prêt à associer l’opposition dans l’exercice du pouvoir.‘Mais ce n’est pas une obligation’, s’empresse-t-il de préciser.
Source Walf quotidien
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