Avancée de la mer à Rufisque : Thiawlène et Mérina à l’heure du déjeuner



   De grosses vagues immergent depuis jeudi après midi les concessions riveraines de la mer à hauteur de ces quartiers lébou vieux de plus cent ans. La hantise et le spectre des dégâts collatéraux de 2005 et 2007 qui avaient obligés les riverains  à investir la rue pour tirer à boulet rouge sur l’omerta de  l’Etat faisant fi de leurs maux, brulant des pneus et cassant des voitures sur la nationale numéro un, planent toujours sur l’esprit de ces localités. Ce jeudi 12 mai 2011, une vingtaine de maisons ont une fois de plus subi la furie des vagues, dévastant tout sur leur passage, à l’heure où les habitants s’affairer au déjeuner. La surprise a été grande et les dégâts  importants comme précédemment.           
  L’eau a même infiltré les chambres, inondant accessoires de couchage et autre bien matériels. Les populations exténuées et frustrées par l’effet de surprise s’en prennent aux autorités qui font dans la gueule de bois malgré les multiples requêtes qui leur ont été soumises. Ces dernières toutefois s’empresse de voir le nouveau projet d’adaptation à l’érosion côtière que l’Etat du Sénégal envisage pour deux ans justement de Thiawlène à Saly et Joal. Piloté par l’ONG Green Sénégal et financé par Adaptation Fund basé Copenhague à hauteur de quatre milliards de F CFA, ce projet a été lancé mercredi pourtant dans ce même quartier  Thiawlène où décidément la mer semble imposer sa loi comme du reste sur tout le littoral. D’où la nécessité de ce programme destiné à l’adaptation des zones côtières  à mieux côtoyer ce mal maritime. Avec l’appui de Dynamique Femme de Joal et sous le contrôle du Centre du suivi écologique et le ministère de l’environnement, ce projet tombe à point nommé, mais n’est qu’à sa phase de sensibilisation et d’implication des populations. Il faut remarquer que rien ne peut démarrer avant au moins un mois. Ce qui risque de susciter un désintéressement des destinataires avant terme, en raison des circonstances. Pour l’heure les populations vivent dans le calvaire et la désolation. La plus part sont des démunies et beaucoup ont du mal à trouver de nouvelles terres d’habitations. Néanmoins certains riverains ont même fondé d’autres nouveaux quartiers comme Arafat  I et II à plus de cinq kilomètres de leur lieu de travail  qu’est la mer. Ce que d’autres ont par ailleurs du mal à faire, préférant braver les flux du grand bleu en furie. Toutefois l’actuel ministre de l’environnement du Sénégal Djibo Leity Kâ, à l’époque ministre de la pêche et de l’économie maritime de passage en 2007 à Diokoul, le deuxième des quartiers rufisquois touché par ce phénomène, avait prévenu que la mer sera sur la route nationale d’ici quarante ans. Nous sommes en mai 2011.

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