Mystère autour de la mort de Désiré Tagro

Désiré Tagro, ex-ministre de l'Intérieur de Laurent Gbagbo, présenté le plus souvent comme un homme à poigne du régime déchu, est mort mardi 12 avril 2011 dans des circonstances encore troubles, au lendemain de son arrestation avec Laurent Gbagbo.

Après l'assaut mené contre la résidence présidentielle, Désiré Tagro avait été conduit à l’Hôtel du Golf, mais dans quel état ? Le commandant Issiaka Ouatara, dit « Watao », l'un des dirigeants de l'assaut, affirme qu'il n'a pas été blessé par balle au cours de l'opération militaire. « Désiré Tagro est sorti avec son mouchoir blanc. Il a marché, avant de tomber sur des éléments qui l’ont roué de coups », a-t-il expliqué.

La version d'Alain Toussaint, conseiller du président Gbagbo, est différente : « le ministre Désiré Tagro a été assassiné hier à l’Hôtel du Golf. Son exécution est intervenue quelques minutes après l’enlèvement du président Gbagbo. Et Désiré Tagro, qui a reçu plusieurs balles dans la poitrine, est décédé des suites des blessures dans un hôpital d’Abidjan ».

Le pouvoir parle de « drame » et assure avoir diligenté une enquête pour faire la lumière. Sidiki Konaté, porte-parole du Premier ministre Guillaume Soro, a affirmé aux micros de RFI : « C’est un drame pour les Forces républicaines de la Côte d’Ivoire. Dès que M. Tagro est arrivé à l’Hôtel du Golf, c’est sur instructions de M. le Premier ministre qu’il a été interné à l’hôpital Pisan. Le Premier ministre a diligenté bien entendu une enquête mais aussi il attend le rapport du médecin légiste afin de faire toute la lumière sur ce qui se serait passé depuis l’arrestation jusqu’au décès. Nous ne voulons entériner aucune thèse, mais toute la lumière sera faite ».

En tout cas, le président Ouattara a toujours insisté sur l'importance de voir les atrocités présumées faire l'objet d'enquêtes et leurs auteurs répondre de leurs actes.

Commentaires